Comme chaque année, la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) publie son rapport sur l’état des comptes de santé et les dépenses de santé à l’échelle nationale.
Ce rapport présente un bilan des dépenses de santé en 2023. La dépense courante de santé au sens international (DCSi) a augmenté de 3,5 % atteignant 325 milliards d’euros, soit 11,5 % du PIB.
Une croissance continue des dépenses de santé
En 2023, les dépenses de santé poursuivent leur progression, malgré la forte baisse des dépenses de prévention liée à la fin de la crise sanitaire. Cette progression est principalement due à la hausse de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui a crû de 5,2 %, représentant 3 660 euros par habitant. Cette hausse est principalement portée par l’augmentation des prix, notamment sur les soins hospitaliers et ambulatoires. Les dépenses de soins de longue durée ont également augmenté de 6,2 %. En revanche, les dépenses de prévention ont diminué de 38,3 %.
L’année 2023 marque un retour à la normale après la crise sanitaire. La plupart des dépenses exceptionnelles liées au Covid-19 ont cessé, conduisant à une situation plus stable.
Médicaments et dispositifs médicaux : une hausse soutenue
Les dépenses de médicaments en ambulatoire poursuivent leur hausse pour la troisième année consécutive, atteignant 33 milliards d’euros. Cette augmentation s’explique en grande partie par l’introduction de nouveaux traitements plus coûteux
Une augmentation des dépenses liée au 100% Santé
En 2023, les dépenses du 100% santé ont augmenté de 5.9 %. Cette hausse est particulièrement marquée dans le secteur de l’optique (+8 %) tandis que les dépenses dentaires et les audioprothèses ont connu des hausses plus modérées (+4 % et +3 %). En 2023, les dépenses sans reste à charge des paniers 100 % Santé s’élèvent à 4,3 milliards d’euros, dont 80 % concernent les prothèses dentaires.
Un reste à charge moyen de 274 euros par Français
La part de la consommation de soins et de biens médicaux restant directement à la charge des ménages, après financements par l’Assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé, s’élève à 7,5 % en 2023. Cela représente un reste à charge en moyenne par habitant de 274 euros sur l’année.

Une comparaison au niveau européen
Le financement des organismes complémentaires a augmenté de 5,9% par rapport à 2022.
La France n’est pas un cas isolé. En 2022, la DCSi a progressé dans presque tous les pays de l’Union européenne (+3,5 % en moyenne). Cela s’explique par l’augmentation des salaires dans les hôpitaux, l’introduction de nouveaux médicaments et la hausse des coûts énergétiques.
La France fait partie des pays de l’OCDE où le reste à charge des ménages est le plus faible (9.2 % en 2022) derrière le Luxembourg (8,7 %) et la Croatie (9,1 %).

Bilan
Alors que les dépenses de santé poursuivent leur évolution, entre innovation, revalorisation des soins et ajustements économiques, ces tendances soulèvent des questions majeures sur la soutenabilité du financement du système de santé. Comment assurer l’équilibre entre l’accessibilité des soins, la maîtrise des coûts et la prise en charge des nouveaux besoins ?
Source : DREES