Première étape : savoir identifier vos salariés aidants !

Le nombre croissant d’aidants en France nous incite désormais à définir un plan moins au cas par cas qu’à l’échelle de l’entreprise. Ils sont de plus en plus nombreux à consacrer une part importante de leur temps à prendre soin d’un proche dépendant. 

  • La France compte actuellement environ 11 millions d’aidants (2) soit 1 français sur 6
  • 66% d’entre eux exercent une activité professionnelle, jonglant entre leurs responsabilités au travail et leur rôle d’aidant familial (3)
  • 1 actif sur 4 sera aidant en 2030 (1)
  • 36 ans est l’âge moyen d’entrée dans l’aidance en 2022 (-3 ans vs 2021) (1)
  • 1,6 aidés en moyenne par aidant (3)

Ce rôle souvent complexe et exigeant, contraint souvent les aidants de s’absenter du travail pour s’occuper de leur proche dépendant. Cela peut entrainer des perturbations dans l’organisation du travail (absentéisme) ainsi qu’un coût supplémentaire pour l’entreprise.  

Difficile cependant de lier directement les chiffres liés à l’absentéisme et ce statut particulier. Pour autant, la politique sociale de l’entreprise visant des objectifs de bien être, de conditions de travail de qualité inclut ce sujet. Car au-delà du coût associé, les difficultés liées au rythme de vie de l’aidant, le temps, la distance, ses potentielles difficultés associées de concentration, d’engagement dans son travail, peuvent à terme conduire à des situation critiques.

  • 1 aidant sur 3 estime avoir perdu en productivité au travail (et devoir compenser en augmentant son temps de travail)
  • 57% des salariés aidants sont mis en difficulté (charge mentale élevée) (1)
  • 51% des salariés aidants ont renoncé à consulter un médecin alors qu’ils en avaient besoin (1)

La logique pourrait nous laisser penser qu’avant toute action, identifier les aidants dans l’entreprise permet de les accompagner efficacement. Pour autant, cette tâche peut s’avérer complexe, ne serait-ce que par respect de la vie privée des salariés.

  • 52% des salariés proches aidants ne se considèrent pas spontanément dans cette situation (1)
  • 75% des salariés aidants n’informent pas leur employeur de leur situation (1) (chiffre stable depuis 2021)

Difficultés à échanger sur la situation :

  • La peur d’être stigmatisé en raison d’une possible perte de productivité
  • C’est un sujet « difficile », « intime », « lié à la vie privée »
  • La volonté de préserver sa dignité

Avant d’aborder les solutions concrètes : le prérequis réside dans la culture de la bienveillance afin de changer la perception de chacun sur le statut d’aidant. Cela conduit à lever le voile sur une situation encore trop souvent tabou.  

La communication auprès des salariés sur les services des contrats frais de santé ou prévoyance permet de mettre en avant les dispositifs d’assistance ou d’accompagnement à la disposition des salariés. Certains contrats incluent l’intervention d’un care manager qui permet au salarié, anonymement, de bénéficier d’un soutien discret et adapté à ses besoins. Il est alors orienté vers des solutions qui permettent de clarifier les dispositifs d’aide, les moyens financiers à leur disposition. 

Les entreprises peuvent éventuellement financer ces actions collectives grâce au fonds social, et plus largement des séances d’information, des groupes de parole ou des formations sur la conciliation entre vie professionnelle et responsabilités d’aidant. En encourageant un dialogue ouvert et en offrant des solutions concrètes, les entreprises peuvent contribuer à améliorer le bien-être de leurs salariés aidants. 

En conclusion, accompagner les salariés aidants nécessite d’abord de les identifier au sein de l’entreprise. Malgré les défis liés à cette démarche, il est essentiel de reconnaître le rôle crucial des aidants et de leur offrir un soutien approprié pour concilier au mieux leurs responsabilités professionnelles et familiales. 

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