Sans surprise, l’accès aux soins a été fortement limité pendant le confinement, période pendant laquelle la consommation médicale des complémentaires santé a pu chuter jusqu’ à 80%.
Pour autant, les statistiques récoltées sur l’ensemble du 1er semestre 2020 permettent de dégager certaines tendances de l’effet du 100 % Santé, notamment sur son niveau d’utilisation par les assurés.
Pour rappel, le déploiement du 100 % Santé est effectif depuis le 1er janvier 2020 en optique (verres et monture) et les prothèses dentaires (à l’exception des prothèses amovibles qui en bénéficieront au 1er janvier 2021).
Avant le 1er janvier 2020, les acteurs du marché pariaient sur une utilisation à hauteur de 10 % pour les produits optiques référencés 100 % Santé et prévoyaient une hausse sensible du nombre d’actes pour les prothèses dentaires. Qu’en est-il plus de 6 mois après cette mise en place ?
Commençons par quelques faits
- Baisse du Reste à Charge en Audiologie malgré un reste à charge zéro, effectif à compter du 1er janvier 2021 (lié à la hausse des Bases de remboursement et l’instauration d’un prix limite de vente dès 2020)
- Augmentation d’un tiers du nombre de devis en dentaire sur le 1er semestre 2020
- Moins de 5% des équipements en optique facturés sur le 1er semestre 2020 bénéficient du Reste à charge 0. 10% intègrent des verres OU une monture 100 % Santé.
- Plus de 70% des devis dentaires intègrent un acte bénéficiant du Reste à charge 0.*
Constat : un succès incontestable du 100% Santé en dentaire, beaucoup plus mitigé pour l’optique
Cela peut s’expliquer par l’architecture même de l’offre du 100 % santé qui laisse un choix à l’assuré en Optique (offre 100% santé Ou Prix libres) alors que pour les prothèses dentaires le bénéfice du 100 % Santé est conditionné par l’emplacement de la dent et le matériau utilisé.
L’impact du confinement sur le 100% Santé
Cette période a freiné considérablement la consommation médicale et donc l’accès aux offres du 100 % santé : baisse moyenne de 30 % des prestations des complémentaires santé entre le 1er janvier et le 31 mai.
Cependant, on observe depuis la fin du confinement une hausse significative de la consommation médicale comparée à la même période en 2019.
Même si ce rattrapage est réel, la consommation médicale devrait rester en deçà de 2019. Cela se traduira inévitablement par un rattrapage qui se poursuivra sur l’année 2021. Les assureurs justifient les majorations appliquées au 1er janvier 2021 notamment par une anticipation de cette dérive de la consommation médicale.
*source Cogévie
Julien Morinay