Selon une étude de l’ACPR*, 83 % des assureurs considèrent que la technologie va profondément bouleverser le secteur des assurances d’entreprises. L’intelligence artificielle, notamment, permet de répondre à de nombreux enjeux assurantiels, qu’ils soient réglementaires, économiques ou commerciaux.

De plus, le secteur de l’assurance est soumis à une transformation en profondeur par l’émergence de nouveaux risques comme le dérèglement climatique, le risque épidémique ou le risque cyber.

Quelques exemples d’applicatifs avec l’intelligence artificielle :

Les polices d’assurances à l’usage

« Je paye comme je conduis ». C’est le principe de cette tarification sur les assurances auto sur-mesure, rendue possible grâce à des capteurs embarqués. Ces derniers transmettent vos données de conduite en temps réel (nombre de kilomètres parcourus, écoconduite, …). Cela permet aux « bons » conducteurs (les moins accidentogènes du point de vue de l’assureur) de payer moins cher. Son succès reste pour le moment très mitigé, surtout en Europe.

La souscription en temps réel

Classiquement, pour coter un risque, il convient d’analyser des données statistiques. Ceci permet de prendre des décisions pertinentes du point de vue du coût du risque pour un assureur. On peut penser que d’ici quelques années, la capacité d’analyse des algorithmes de l’IA permettra de coter un risque instantanément.

La détection de la fraude

Grâce à la puissance de l’IA et l’analyse de données massives, les assureurs reçoivent des alertes sur les demandes d’indemnisation douteuses.

Ainsi, l’intelligence artificielle permet de réduire le montant des indemnisations indues.

L’intelligence artificielle peut donc aider le secteur de l’assurance à fournir des produits et services d’assurances plus précis, plus personnalisés et plus efficaces, ce qui conduit donc à une meilleure satisfaction client et une réduction des coûts.

Quelles limites poser à l’utilisation de l’intelligence artificielle ?

L’IA ne pourra pas se substituer à l’humain et doit seulement constituer une aide. Il est en effet primordial de garder un œil sur les limites d’une numérisation trop importante ou trop rapide du secteur de l’assurance qui pourrait engendrer de réelles conséquences négatives.

L’arrivée des chatbots a déjà participé à une déshumanisation des rapports clients-assureur, faisant parfois naître chez l’assuré, un sentiment d’abandon et d’incompréhension. C’est la raison pour laquelle un équilibre entre l’automatisation de certains aspects – permettant une réelle autonomie pour les assurés et l’intervention humaine par le conseil personnalisé, cet équilibre, si instable soit-il, doit être manié avec la plus grande prudence. Rappelons d’ailleurs que le secteur de l’assurance représente aujourd’hui 225 000 emplois.

Pour conclure, l’univers de l’assurance connaît une transformation rapide. Et même si l’intelligence artificielle offre de nouvelles perspectives passionnantes, un conseil personnalisé, sur-mesure en assurances, semble encore difficilement envisageable… pour le moment.

*étude sur la transformation numérique dans les secteurs français de la banque et de l’assurance – janvier 2022

Thomas Leprevost

Partager sur :